La femme qui perdait le sang pendant 12 ans
Les trois évangiles synoptiques en parlent : Matthieu, Marc et Luc.
Elle pressent que toucher ne serait-ce que la frange du manteau de Jésus pourrait la guérir. Fondue au cœur de la foule, elle s'approche….
Jésus sent que quelqu'un l'a touché. Il s'arrête net, pour parler à cette femme, qui attend tout de cette rencontre.
Elle se jette à ses pieds et lui dit tout ce qui lui est arrivé. Et Jésus lui parle, lui donne cette guérison, «Ta foi t'a sauvée» lui dit Jésus, qui un instant après dit à Jaïre, qui vient de perdre sa fille et à qui l'on dit que tout est fini : «Jaïre, toi aussi, fais de même, crois seulement !». Il faut relire longuement ce chapitre 5 de Marc pour saisir combien ces deux figures se correspondent. La femme dans l'audace de sa foi, entraîne peut-être la foi de Jaïre et la nôtre.
La merveilleuse Cananéenne
C'est Matthieu qui raconte le mieux une histoire tellement proche (Mt 15, 21-28). Une femme cananéenne, une étrangère, se jette aux pieds de Jésus, sûre qu'il peut guérir sa fille. Mais les disciples veulent la renvoyer. Elle les importune. Elle, une étrangère !…
Jésus lui-même reconnaît qu'il n'a été envoyé «qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël» ! Peut-être est-ce d'ailleurs ainsi que Jésus comprit d'abord sa mission.
Peut-être est-ce ainsi que l'Église se comprit aussi d'abord. C'est la perspective que Matthieu met en avant, dès son premier chapitre, pour partir résolument vers les païens au terme de son évangile. Toujours est-il que la femme répond à Jésus d'une façon bouleversante. On ne peut voler le pain des enfants de la maison, dit Jésus, mais les petits chiens peuvent lécher les miettes, répond-elle, sûre qu'il en est ainsi… Jésus admire la foi de cette femme, qui semble ainsi entraîner l'évangile en terre païenne.
Les femmes qui accompagnent Jésus
Luc est bon guide pour attirer notre regard sur ces femmes qui suivent Jésus dans son ministère (Lc 8, 1 suiv.). Est-ce parce qu'il était, dit-on, médecin ? Il insiste sur le fait que Jésus les avait guéries, « d’esprits mauvais, de maladies». Mais dans la Palestine du Ier siècle, toute maladie est signe de la présence d'un esprit mauvais à l’œuvre.
Ce sont ces femmes que l'on retrouve auprès de Jésus à l'heure de sa mort (Mt 27, 55. ; Mc 15,40-47 ; Lc 23,49-56 ; Jn 19,25.38-42). Elles sont modèle simple et absolu de la foi.
La femme de l'onction à Béthanie
Trois évangélistes nous parlent de cette femme, pour qui la rencontre de Jésus et le respect qu'elle lui manifeste avec affection n'a pas de prix (Mc 14,3-9 ; Jn 12,1-8 ; Mt 26, 6). On a parfois associé cette femme avec la femme pécheresse qui vient auprès de Jésus, dans l'évangile de Luc, dans le même geste de reconnaissance et de respect infini (Lc 7). Toutes deux nous apprennent qu'il suffit d'aimer large et de tout donner. Et si cette forme de don était un discret résumé de la foi ?
Les femmes au tombeau, premiers témoins de la résurrection
On ne sera pas étonné que ce soient encore des femmes qui arrivent au tombeau au petit matin de la résurrection. Ces femmes ont suivi Jésus jusqu'au bout, comme si elles pressentaient cette vie plus forte que la mort . (Mt 28,1-8 ; Lc 24,1-11 ; Jn 20,1 ; Mc 16, 1-8)….
Plusieurs sont bouleversées, affolées (surtout dans le récit de Marc) par l'absence de Jésus au tombeau, par la parole des anges le disant vivant…. Elles rencontrent l'inévidence de la résurrection. Le chemin de la foi est si long…. Ainsi les femmes, présentes lors du don de la vie, le sont aussi au temps de l'accueil de la résurrection. Saintes femmes du tombeau !
Que Dieu vous bénisse
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